La stratégie d’ouverture du Web ; réseaux « ouverts » et services « esclaves »

Depuis 2 ans, chaque nouveau service de partage de contenus ou réseau social sur le Web se doit d’être « ouvert », et à la demande des utilisateurs, en s’appuyant sur des flux ou des API…

Le Web se ré-organise dans des relations maitres/esclaves où les utilisateurs ne sont plus contraints d’utiliser uniquement les services de leur portail préféré pour répondre à leurs principaux besoins ; communiquer, publier du contenu, et faire des rencontres.

Actuellement, le choix de l’ouverture ce fait en fonction d’une stratégie qui est soit basée sur la conquête de popularité dans un domaine d’activité en permettant l’export des données de leur service sur des réseaux-sociaux et surtout des blogs, essentiellement via des widgets comme par exemple ; Twitter, Flickr, ou Dailymotion.

Ou alors pour stratégie d’attirer une catégorie d’internautes sur un réseau permettant de centraliser des données de services tiers de partage de contenus. Ce qui était la vocation initiale de Jaiku, ce vers quoi s’oriente Facebook, et le principe fondateur du lifestreaming.

Pour résumer, comprenons qu’il y a des services de partage de contenu « ouverts » à leur intégration dans des réseaux sociaux « ouverts » à leurs données sous-forme de flux (RSS, RDF, ou Atom) et API. Mais que çà n’implique pas forcément que les services « esclaves » soient « ouverts » aux contenus de leurs concurrents (dans leur domaine de média), ou que les réseaux sociaux soient « ouverts » comme « esclaves » en proposant des API pour les réseaux concurrents. On comprendra la réticence de Facebook à rejoindre l’initiative OpenSocial de Google tant que sa croissance n’est pas menacée à la différence de MySpace.

Ce nouveau paysage du Web permet(tra) à des « petits » prestataires qui proposent un service « esclave » simple et précis d’acquérir rapidement une grande popularité en proposant de solides API, et à des réseaux « ouverts » de constituer d’énormes communautés sans avoir besoin de développer ou héberger tous les outils de publication et de communication.

Dans ce contexte, un nouveau prestataire a tout intêret à choisir sans ambiguité son statut entre celui de réseau « maitre » ou celui d’un service « esclave » pour réduire sa concurrence et élargir ses possibilités de partenariat. Dans le premier cas, çà sera de redistribuer son audience à ses esclaves via des backlinks, mentions, ou liens directs de consultation. Et surtout, de s’abstenir de proposer des outils de partage de contenu au risque d’être perçu comme concurrent d’un tiers, déjà populaire, qui aurait pû devenir un bon partenaire « esclave ». Par exemple, Jaiku et sa fonction de micro-blog continue de souffrir de sa comparaison avec Twitter qui reste le « leader » dans ce domaine.

Pour conclure, on peut pronostiquer la disparition des réseaux et services qui n’ont pas fait le choix stratégique de l’ouverture. En témoigne le défunt service Yahoo! Photos, et la fin proche des réseaux Yahoo! 360 ou Windows Live Spaces.

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